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  • Ce qui parle le mieux de nous, ce n’est pas ce que nous disons. C’est ce que nous faisons. Je fais des livres qui parlent de moi sans le dire. [TS]

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Vendredi treize superstition

Écrivez-moi poste restante on verra bien si je réponds. Vendredi treize superstition.
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Ton sac est plein de rescapés le reste eh ben t’as balancé dans les poubelles du quartier. Des paperasses où pourrira ton nom.
Réduit à quelques planches un méchant bateau ivre on démonte on détruit ta maison les jardins terrassés qui chantaient pour les grives ont écrit leur ultime saison tu vas faire signe à qui pauvre diable en haillons.
Rappelle-moi ton nom ?
Sur les routes suantes une fumée s’élève elle échauffe ta sève et ton inspiration ça tu l’as dans la peau ta souffrance haletante et feue ta maison.
Bâtir l’avenir sur des gravats de rien qui ne servent au pire qu’à barrer ton chemin ça te fait mal aux tripes de n’avoir qu’une vie tu mérites un destin.
Tu te gazes à l’ozone tous les jours que Dieu fait pour convaincre les hommes qu’ils sont de passage une cause perdue nous fait prendre de l’âge à coup sûr elle nous tue que veux-tu que j’y fasse ?
On t’a pris ta maison le jardin terrassé ta rivière et tes livres le sillage abrasif d’un sacré bateau ivre et t’as toute la vie pour fixer l’horizon.
© 2010 Crisis, TS

Le troisième oeil

Les vies antérieures

Et latentes

Ont poussé leur cri

De détresse.

Je veille

Et retourne la terre

Des profondes mutations.

 ψ

Les vents d’est

Ont porté la semence

Nouvelle.

Je trouve

Au fond de mon être

Le germe encore vert

Des futures passions.

 ψ

Lueurs de conscience tardives

Et muettes

Objet

De toutes les stupéfactions.

J’ai vécu tant de vies

Dans un rêve

Et ce soir

Enfin

J’ai l’âge de raison.

 ψ

© 2008 Crypties, TS

Primitif

Va

nu dans la nuit

de pleine lune

comme l’animal

sauvage

et flaire le vent

qui vient du large

Aux rivages du vide

inspire

le grand souffle

des âges

et leur sagesse

infinie.

© 2007 Crypties, TS

Ruines

Les grands vents sur les âges

ont soufflé

Voilà ce qui reste

des antiques cités

La mémoire

un dessin

Le regret de les avoir

manquées

le désir d’en caresser

les colonnes

tronquées.

© 2007 Crypties, TS

Les statues de pierre

Tout un peuple était là tête basse et prostré devant l’Icône Mère, Sa Sainte Majesté qui disait haut et clair détruisez vos idoles et cessez d’exister. Vous casserez des pierres au lieu de les dresser. Consacrez vos prières à lèse-majesté qui vous dit haut et clair renoncez au passé, enterrez vos statues puis marchez-leur dessus pour bien tasser la terre et qu’on n’en parle plus. Mais le peuple était là tête haute, horrifié, devant l’Icône mère Sa Sainte Majesté qui parlait à voix basse proférant des menaces et promettant la mort à qui s’insurgerait. C’est alors qu’à leurs lèvres houle et souffle montèrent et qu’ensemble ils crièrent : Non ! nous gardons nos pierres et trace du passé que nous mettrons en terre, tels des arbres debout qui sont sans fruit peut-être et comme morts pour vous mais bien enracinés, si bien enracinés qu’à vouloir les abattre il vous faudra mille ans parce que nous tous autant que nous sommes à genoux nous croyons ardemment au pouvoir des statues qui voient vivre les âges avec leurs yeux de pierre bien plus loin en arrière que ceux d’Icône Mère et peuvent entendre les temps qui se sont tus.

Ayant dit, l’un après l’autre ils se relevèrent et tour à tour ils veillent sur leurs statues de pierre.

Et depuis ce jour-là, le Roy n’y touche plus.

© 2007 Crypties, TS

Miss Ayo Délé

Le blog givré, pétillant et coloré pour tout ce qui me passe par la tête : mode, beauté, art, culture, cuisine, politique, société... / The frosted, sparkling and colorful blog for all that pass me through the head : fashion, beauty , art, culture, cooking, politics, society...

L’atelier. Nicolas Bleusher

Textes courts / Tous droits réservés

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philo poétique de G à L I B E R

Ça va mieux en l'écrivant

Grandes joies, petites peines et humeurs quotidiennes

Initiale

Prodigue toujours ta beauté sans compter ni parler. Tu te tais. Elle dit à ta place: je suis, puis en multiples sens retombe, tombe enfin sur chacun. Rainer Maria Rilke

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Atelier d'écriture en philosophie animé par Jean-Paul Galibert

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